Édité le 22 Nov 2022
Dans le sud des Yvelines, le Domaine National de Rambouillet est l’un des derniers représentants des grands domaines royaux du XVIIIe siècle.
Le Domaine National de Rambouillet rassemble aujourd’hui, comme à l’origine, un patrimoine architectural comprenant son château, ses fabriques et ses jardins d’agrément préservés ; un patrimoine naturel riche, théâtre des anciennes chasses royales, impériales et présidentielles ; une ferme expérimentale tournée vers la formation et l’innovation depuis le temps des physiocrates devenue la Bergerie nationale.
C’est sous Louis XVI que le Domaine acquiert son statut royal et prend son véritable essor. Grand chasseur, le roi achète le Domaine en 1783 pour profiter de ces forêts vastes et giboyeuses. Le château lui permet de se reposer, il y fera quelques aménagements. Les espaces forestiers sont aussi adaptés pour faciliter la chasse : création de routes, de carrefours et réparation du mur de clôture… Ils sont aussi en partie défrichés et assainis pour créer des surfaces agricoles.
Dès le début de son règne, Louis XVI s’intéresse en effet à l’agriculture, il souhaite l’améliorer et la développer. C’est l’époque de « l’agromanie » et des physiocrates. La construction de la ferme expérimentale est décidée dès 1784 dans l’enceinte du parc.
En créant la ferme royale, Louis XVI a pour objectif d’améliorer la qualité des cultures et des races animales françaises. Cela se traduit par l’importation d’animaux provenant de pays étrangers dans le but d’étudier leur acclimatation. Des vaches suisses, des chevaux belges, des ânes de Malte, des chèvres de Turquie viennent progressivement rejoindre la ferme modèle. C’est en 1786 qu’arrivent à leur tour les moutons Mérinos espagnols, qui font encore aujourd’hui la renommée de l’établissement.
Poste révolution, Napoléon Ier puis Napoléon III font construire de nouveaux bâtiments dans le but de rassembler le troupeau Mérinos afin de mieux l’étudier. Ils engagent la « mérinisation » d’abord sur le territoire national puis à l’international via l’envoi de reproducteurs dont la qualité lainière n’est plus à démontrer.
La renommée de la Bergerie nationale et de ses mérinos s’étend alors aux cinq continents.